Travail de rue avec
les personnes sans-abri
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La santé des personnes sans-abri

Les problématiques de santé des habitants de la rue à Bruxelles

La santé des personnes sans-abri est l’une des questions qui se posent souvent lors de nos accompagnements. Souvent relayé au second plan, le suivi médical est pourtant essentiel afin d’éviter le développement de maladies chroniques et l’encombrement des urgences. Dès lors, notre équipe de travailleurs de rue effectue des relais vers les services adaptés et veille à une continuité de soins pour les personnes accompagnées.

La vie en rue est une véritable mise à l'épreuve pour le corps et l'esprit. De nombreuses personnes sans-abris souffrent de problèmes de santé physiques et/ou psychiques, et les cumulent souvent. Pour certains, il s’agit de la cause de l’arrivée en rue ; pour d’autres, la conséquence.

Pourtant, les demandes de soins sont rares. Nous constatons que la norme reste le recours de dernière minute aux services des urgences des hôpitaux. En effet, la survie au quotidien impose à bon nombre de personnes sans-abris de ne pas avoir recours aux soins de santé. Ils sont vécus comme non prioritaires par rapport à l’immédiateté qu’engendre la rue et la recherche de réponses aux besoins primaires (mendier pour obtenir un peu d’argent, chercher un abri pour la nuit…). Par ailleurs, certaines personnes minimisent leurs problèmes de santé et semblent ne plus accorder d’importance à leur corps. Elles sont comme coupées d’elles-mêmes et de la douleur physique. Cette déshabitation de soi, pour reprendre une expression utilisée par Jean Furtos pour décrire le syndrome d’auto-exclusion, entraîne une anesthésie corporelle. La souffrance ainsi déniée permet à la personne concernée d’être aussi moins affectées par ses émotions

Les problématiques liées à la santé des personnes sans-abri

Parmi les problèmes de santé physique les plus rencontrés, citons : les plaies ouvertes, les problèmes dentaires, les problèmes liés à l’hygiène et aux parasites (poux, gale…), les troubles respiratoires, les maladies du cœur, des poumons, du foie et infectieuses (HIV, hépatite, tuberculose…). 

Pour les problèmes d’ordre psychique, nous coopérons le plus souvent avec des services à bas seuil d’accès. En revanche, bien que ce soit nécessaire, il est rare que des psychologues et psychiatres nous accompagnent en rue. Nous encourageons le  développement de telles initiatives mobiles (telles que le service 107 ou le projet Combo). Lorsqu’une personne en refus de soins est un danger pour elle-même ou pour autrui dû à une maladie mentale, nous faisons part de nos craintes avec un psychiatre qui utilisera la contrainte comme ultime recours de protection de la personne. Ceci s’inscrit dans le strict respect des conditions et des procédures imposées par la loi dite de "mise en observation".

Nous rencontrons également quotidiennement des personnes confrontées à une dépendance à une ou plusieurs substances psychoactives : alcool, drogue, tabac, médicament, etc. Chez ces personnes, les questions relatives à l’arrêt de la consommation et aux cures de désintoxication se posent fréquemment. Y trouver une réponse adaptée, ensemble, fait partie intégrante des parcours d’aide et de soins que nous mettons en place. Pour d’autres, il s’agit plutôt d’apprendre à vivre avec la consommation. Notre équipe est formée à l’approche par la réduction des risques, qui promeut la prévention et la limitation des dommages causés par la prise de drogue.

Notre rôle de relais

Dans un indispensable travail de relais, notre équipe replace la santé des personnes sans-abri au premier plan. Nous mettons en place des plans personnalisés de soins, veillons à la continuité des soins et organisons la prise en charge médicale par les institutions de santé, selon la méthode du Case Management. Pour cela, nous sommes en contact régulier avec le personnel soignant des institutions de soins. Nous privilégions les relais à destination des services généralistes, hors du secteur sans-abri, dans une optique d’inclusion sociale. Nous jouons également souvent le rôle d’intermédiaire et de facilitateur sur le plan psycho-médico-social. Sauf exceptions, nous n’effectuons pas de soins en rue.   

Enfin, nous informons et orientons les personnes avec lesquelles nous travaillons vers les services du secteur leur permettant de répondre aux besoins d’hygiène de base : prendre une douche, soigner une blessure, laver les vêtements, se coiffer…  En effet, l’hygiène est cruciale pour l’estime de soi et la dignité humaine. Elle contribue également indirectement au rétablissement de liens sociaux avec autrui.