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© Chloé Thome

Une session PRODEC enrichissante

Débat sur les migrants intra-européens en situation de sans-abrisme à Bruxelles

Près de 110 participants rassemblés en ligne pour découvrir les résultats du projet PRODEC et challenger 6 politiciens bruxellois.es et européen.ne.s sur le sujet des migrants intra-européens sans-abris à Bruxelles, et plus largement sur la question du sans-abrisme en Europe. Une session PRODEC enrichissante, où s’est affirmée la mobilisation des autorités européennes et bruxelloises sur la question du sans-abrisme.

Ce 9 décembre, veille de la journée internationale des droits de l’homme, DIOGENES, la FEANTSA et Bruss’help organisaient une Session PRODEC en ligne. PRO-quoi ? PRODEC est l'acronyme anglophone pour “Protéger les droits des citoyens mobiles de l’Union Européenne”. La session du même nom consistait en deux heures lors desquelles acteurs de terrain, aux côtés de politicien·ne·s bruxellois·es et européen·ne·s discutaient à propos des droits des migrants intra-européens en situation de sans-abrisme à Bruxelles. La présentation de l’étude PRODEC faisait office de point de départ du débat, et de nombreux citoyens curieux et membres du milieu associatif sont venus enrichir la conversation grâce à leurs questions pertinentes . 

Vous n’y étiez pas, mais aimeriez savoir ce qui s’y est dit ? On vous résume la session en quelques points : 

  • Les chiffres du rapport (téléchargeable ici et résumé dans les documents ci-dessous) montrent une différence de statut entre les ressortissant·e·s intra-européens et ceux venant de pays tiers, ainsi que le lien inéluctable entre l’obtention d’une adresse de référence et l’amélioration de la situation de vie (accès aux droits, à l’emploi, aux soins de santé…)

  • Notre collègue, Bram, recommandait entre autres, sur base des données et des observations de terrain, de renforcer les services de médiation interculturelle, et de simplifier les procédures administratives pour l'obtention de documents officiels tels que la carte d'identité. Il mettait également en lumière l'importance des logements temporaires et gratuits pour l'intégration sociale et la remise en ordre administrative des migrants intra-européens à Bruxelles.

  • Les interventions politiques ont confirmé un intérêt sans précédent pour la question du sans-abrisme et plus largement de l’accès aux droits pour les citoyens européens, tant au niveau du parlement européen que de la commission européenne. Une grande place a été accordée aux questions immédiatement liées à celle du sans-abrisme, telles que celles de l’accès à un revenu minimum, à une adresse de référence ou encore la question et les enjeux de la libre circulation entre États membres.

  • L’accès au logement étant le socle de base pour l’amélioration des conditions de vie, les discussions ont porté largement sur des pistes de solutions concrètes, comme celle du Housing First et des logements de transit, mis en pratique avec succès à Bruxelles depuis 2016. Le soutien et le financement des projets offrant temporairement un logement gratuit, comme ISSUE, est important pour ce groupe de la population, étant donné que, sans revenus, ils n’ont pas accès aux AIS (agences immobilières sociales) ou aux logements sociaux. 

  • Un autre aspect non-négligeable qui a été soulevé est le soutien aux professionnels du secteur de l’aide sociale, qui travaillent encore souvent dans des conditions difficiles : il est important de financer ce travail de première ligne à hauteur des besoins et de financer des programmes innovants qui s’inspirent des bonnes pratiques mises en place dans d’autres pays et États membres, tels la pair-aidance, la médiation interculturelle, l’outreaching, etc.

  • Il s’est dégagé des interventions politiques une unanimité sur l’importance de construire et renforcer une Union Européenne sociale : aller vers une automatisation des droits des citoyens, mettre en place une portabilité des droits entre États membres ou encore la possibilité d’avoir une adresse de référence dans chaque État membre. 

  • Enfin, les intervenant.e.s politiques ont soulevé l’importance de rapports tel PRODEC, qui permettent de faire un état des lieux et illustrer la complexité des enjeux, préalables indispensables à la prise de décision.  

Cet événement n’aurait pas pu être possible sans l’implication de chacun·e des intervenant·e·s au débat, que nous remercions vivement : Alain Maron, ministre des Affaires Sociales et de la santé de la Région de Bruxelles-Capitale, la Parlementaire européenne Saskia Bricmont, le parlementaire européen Marc Botenga, le président du cabinet bruxellois du MR David Leisterh, la députée bruxelloise Delphine Chabbert (PS), et Katarina Knezevic, directrice à la Commission Européenne.

Le 9 décembre 2020 marque aussi la publication du deuxième rapport en lien avec le projet PRODEC. Il est désormais téléchargeable ici