Le projet SubLINK

Le projet SubLINK a vu le jour en 2023 suite à une interpellation de la STIB concernant le nombre élevé de sans-abri et de personnes souffrant de problèmes de dépendance sur leurs réseaux. DIOGENES, Projet Lama (Cover et Artha), Transit et New Samusocial se sont alors associés pour combiner impact à court terme et solutions structurelles. L’une des finalités : négocier des compromis de coexistence respectueux de chacune des parties.

Pour DIOGENES, le projet repose sur le renforcement du projet de travail de rue Métro-Liens qui existe déjà depuis 11 ans.

Le projet est composé de 5 axes de travail :

1. Des équipes mobiles
   • Le projet réalise un travail d’accompagnement psycho-médico-social global personnalisé et d’orientation favorisant l’ouverture des droits au sens large du terme. Pour cela, il assure des relais vers les services d’aide du secteur sans-abri, et oriente vers des structures adaptées en matière de soins de santé, santé mentale, toxicomanie, suivi social, juridique, administratif, etc. Les 3 associations développent une approche holistique directement inspirée de celle mise en place au sein du partenariat Rights First. Dans le développement du projet, elles pourraient par exemple travailler en équipes mixtes, programmer des immersions croisées de travailleurs, mettre en place des réunions interinstitutionnelles de travailleurs de terrain...
2. Une plateforme de services
   • La “plateforme de services” (PFS) gère la coordination des opérations et de la liaison. Elle assure les contacts entre les différents opérateurs et entre ceux-ci et les acteurs externes (STIB, commerçants, police, etc.). Elle organise également la coopération aux situations individuelles et/ou collectives, en vue d'un parcours d'insertion et de prise en charge, et l'accompagnement des personnes ou des communautés. La plateforme constitue un espace de coordination opérationnelle, de mutualisation, de recherche de solutions : innover, créer, etc.
3. Accueil et hébergement
   • SubLINK propose une réflexion sur le développement d’un centre d’hébergement avec réduction des risques alcool. Ce lieu de soins permettrait de répondre à un besoin actuellement non couvert en Région de Bruxelles-Capitale et permettrait, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres capitales européennes, de toucher un public consommateur particulièrement désaffilié socialement. Un public en situation de non recours qui est présent en grand nombre dans les stations de métro. Un dispositif mobile à construire pourrait assurer le transport des personnes demandeuses à destination du centre de réduction des risques.
4. Type d'intervention innovant
   • Le projet construit un type d’intervention innovant, avec un impact à court terme et une portée structurelle. Voici quelques exemples des actions qui pourraient voir le jour avec le développement du projet : 
     1. « Networking au niveau de certaines stations et prévention des nuisances » : à l’échelle de quelques stations rigoureusement sélectionnées en concertation avec la STIB, des réunions régulières seront organisées par SubLINK entre toutes les parties prenantes (STIB, gérants de magasins, société de sécurité, pouvoir local, associations, habitants de la rue) en vue de suivre l’évolution de la situation sur le terrain, d’informer les acteurs des actions et initiatives entreprises et de les aider à prévenir les problèmes. 
     2. « Référents sans-abri comme Singles Point Of Contact (SPOC) » : à l’échelle de quelques stations rigoureusement sélectionnées en concertation avec la STIB, un travailleur social de référence sera désigné afin de jouer un rôle d’interface entre les parties prenantes et le réseau d’aide et de soins, dans le but de faciliter la résolution des problèmes en profondeur.
     3. « Création de dynamiques participatives et nettoyage ponctuel avec les personnes sans-abri ». Ces dynamiques participatives devraient avoir un impact positif et constructif sur le développement de chaque individu, ainsi que sur l'ensemble du groupe. Indirectement, cela conduira à une meilleure coopération entre les personnes partageant les espaces semi-publics concernés. Lesquels bénéficieront, in fine, d’une diminution des nuisances actuellement enregistrées et d’une amélioration de la propreté de ses lieux.
     4. Renforcement de la fonction de médiation interculturelle. Afin de répondre aux besoins de terrain, SubLINK renforce la médiation interculturelle avec les personnes roms et polonaises au sein de DIOGENES et Arabophone et Pachto d’Artha.
5. Une mobilisation et une responsabilisation des territoires
   • Une mobilisation et une responsabilisation des territoires (communes, accueil de jour, hébergement d’urgence, logement, CPAS, hôpitaux) afin d’abaisser leurs seuils d’accès et mettre en place des réponses inédites aux besoins non couverts. Par exemple : 
     1. Utilisation des places disponibles dans les “centres d’accueil de jour” du secteur sans-abri et dans les “lieux de liens” du secteur de la santé mentale, sur base d’un état des lieux des places vacantes et des possibilités d’accueil établi par Bruss’help
     2. Création de solutions diversifiées de logements pour les habitants de la rue fréquentant le réseau STIB, en tissant des liens avec les dispositifs Housing First, ISSUE, “hébergements collectifs Ukraine”, etc.
     3. S’inspirer du  projet Rights First porté par Bruss’help qui, en vue de faciliter l’accès aux droits, envisage la création de SPOCs (Single Point of Contact) au sein des CPAS et des administrations communales, régionales et fédérales.
     4. Création de liens avec l’ambulatoire spécialisé en assuétudes et santé mentale (Lama, Mass, Enaden, Babel, GATE…), avec l’hebergement d’urgence (Transit, Samusocial), avec les hôpitaux du réseau IRIS, dont les services spécialisés en addictologie, avec la psychiatrie mobile (Equipe 107, Cover…)
     5. Financement d’une capacité à proposer des nuitées en hôtel, dans un objectif de “time out métro” ou de “time out hébergement collectif”. Les moments de répit ainsi proposés seront l’occasion de répondre à différents objectifs : mise à l’abri d’un habitant de la rue particulièrement vulnérable, soulagement d’une situation problématique en station (violence, manque d’hygiène…), soulagement d’une situation problématique dans le dispositif d’accueil et d’hébergement de réduction des risques alcool (tensions au sein de la collectivité…), intensification ou réactivation d’un suivi psychosocial… 

Proof of Concept

Le projet se déploie d’abord dans la station de métro Porte de Namur. Ce POC (Proof Of Concept) peut nous permettre de mieux comprendre notre approche et la portée de nos actions et, ensuite, d’étendre le projet dans d'autres stations de la STIB. La station Porte de Namur est intéressante en raison de la grande diversité des profils des habitants de la rue qui y sont présents : personnes sans titre de séjour, avec des problèmes de toxicomanie, sans-abri, avec des problèmes de santé mentale...

SubLINK a été créé en 2023 dans le cadre du projet Métro-Liens. Un accord de coopération avec plusieurs partenaires du secteur du sans-abrisme et des addictions : DIOGENES, projet Lama, Transit et Samusocial. Il a été élaboré après consultation des différents cabinets (Transports publics, Aide aux personnes, BCR) suite à une interpellation de la STIB en raison du nombre important de sans-abri et de personnes ayant des problèmes d'addiction sur leur réseau.

_{Avec le soutien de la Région de Bruxelles-Capitale et Bruxelles-Mobilité (Facebook : Bruxelles Mobilité ; Instagram @Bruxellesmobilité)}