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les personnes sans-abri
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Qui sont les migrants intra-Européens sans-abri (2024) ?

[Infographie] DIOGENES dresse le profil des 506 migrants intra-Européens accompagnés en 2024

En 2024, les travailleurs de DIOGENES ont accompagné 506 personnes sans-abri venant d'un autre pays de l'Union Européenne. Dans cette actualité, découvrez-en plus sur qui sont les migrants intra-Européens sans-abri que nous accompagnons. 

Démographie des migrants intra-Européens sans-abri

En 2024, DIOGENES a rencontré des personnes de 62 nationalités différentes. Parmi celles-ci, 15 étaient européennes, hors Belgique. Les populations les plus représentées étaient les Roumains (48,4%) et les Polonais (31,2%). Chez DIOGENES, nous avons fait le choix de développer un projet de médiation interculturelle pour soutenir spécifiquement les personnes Rom (qui sont d’origine roumaine, slovaque, bulgare, belge, hongroise et macédonienne) et Polonaises. Découvrez ici ce qu’est la médiation interculturelle
 

Séjour en Belgique

57% des migrants intra-Européens sans-abri à Bruxelles étaient en Belgique depuis plus de 5 ans. Cela montre qu’une partie du public cherche à s'installer durablement dans notre capitale. Ces personnes sont principalement arrivées à Bruxelles pour des raisons économiques (emploi, formation…) ou pour accompagner leurs parents en tant qu’enfants. D’autres raisons de migration sont le regroupement familial, la santé, les problèmes en justice, la discrimination ou le racisme, les problèmes psychologiques, etc.

45,1% des migrants intra-européens sans-abri n’ont pas de titre de séjour. Pour ceux qui se trouvent sur le territoire belge depuis plus de 5 ans, ce pourcentage est de 50%. Ce qui montre que la situation évolue peu avec le temps.
 

Difficultés liées au statut de séjour

Bien que citoyens européens, nous observons que les migrants intra-européens que nous rencontrons se voient souvent réduire leur accès aux droits à cause de leur statut de séjour. De ce fait, l'universalité des droits est loin d'être effective en Belgique. Ci-dessous, une comparaison des situations des 310 belges, des 243 migrants intra-européens en ordre de séjour et des 228 migrants intra-européens en séjour irrégulier en 2024 :

  • Alors qu’un peu plus de 2 belges sur 10 (22,9%) vivaient en rue ou en centre d’hébergement d’urgence au 31/12/2024, plus de la moitié des migrants intra-européens sans titre de séjour valable vivait dans ces conditions. Nous plaidons pour une automatisation du droit à l’adresse de référence pour les migrants intra-Européens afin de débloquer les situations administratives, l’accès à l’emploi et au marché du travail.
  • 9,4% des Belges ne disposaient d’aucun revenu légal contre 31,7% des migrants intra-européens en ordre de séjour et 90,4% des migrants intra-européens en séjour illégal. Cela veut dire que l’universalité des droits est loin d’être atteinte puisque celle-ci signifierait que chaque être humain bénéficie des mêmes droits. Par solidarité pour ces personnes, nous plaidons pour que les critères d’octroi du RIS pour les migrants intra-européens soient revus. Cela permettrait de débloquer de nombreuses situations. À un autre niveau, nous rêvons d’une UE sociale qui prévoit des mécanismes de protection sociale au-delà des frontières du pays d’origine et une portabilité des droits. 
  • 3,5% des Belges sans-abri vivent sans couverture médicale. C’est le cas pour 9,5% des migrants intra-Européens avec titre de séjour et 27,2% des européens en séjour irrégulier.

Nous tenons à préciser encore que chaque personne est unique, que chacune a sa propre histoire, et qu’il n’y a pas de profil type du “migrant intra-européen sans-abri”.